Vendredi 19 octobre , 10h20:
Dring, dring…
– Allo.
– Allo bonjour, c’est le directeur de l’école d’Alice. Elle est tombée sur le bras gauche.
– ouf, le bras gauche. Ça va alors… (Alice est déplâtrée du bras droit depuis 15 jours)
– Non ça va pas! Les pompiers sont en route. Vous pouvez être là dans combien de temps?
Arrivée à l’école en 25 minutes. Verdict sans appel des pompiers: « c’est cassé Madame, on attend le samu ». Arrivée du samu, confirmation de la fracture de l’humérus avec déplacement osseux. Décision du médecin: Évacuation à l’hôpital de Necker. Masque pour endormir Alice et lui poser une perfusion d’anti-douleur. Trajet dans le camion de pompier avec le samu en ouverture. 12h00 arrivée à Necker. Mise sous morphine, radio de contrôle, visite du chirurgien qui m’explique les différents scénarios… le regard désespéré d’Alice qui comprend qu’elle va de nouveau avoir un plâtre… un peu d’attente.
Ma question naïve à l’infirmière qui passe dans le couloir…
– Est-ce que vous pensez qu’on va attendre longtemps?
– Non, votre fille est en stade 4, il n’y a pas plus urgent qu’elle. On attend l’anesthésiste et elle part au bloc.
16h00… mon bébé part au bloc. L’infirmière me donne des consignes:
– Si tout va bien on vous appelle dans 2h en salle de réveil et si on ne vous appelle pas c’est qu’il nous fallait plus de temps. On ne s’inquiète pas. Ok?
Alice est partie et je craque. 2 fois en 1mois et demi qu’elle se casse les bras. A chaque fois je n’étais pas là et un sentiment profond de culpabilité s’installe… je n’ai pas su protéger mon enfant.
17h30 salle de réveil. Ma puce dort. Elle a un plâtre provisoire et son bras est attaché à son ventre. L’infirmière place gentillement un rideau entre nous et l’enfant d’à coté… la mienne ce n’est qu’un bras… on est à Necker en salle de réveil, les pathologies peuvent être très lourdes… Soirée et dîner d’hôpital, cela aurait pu être pire.
6h00 le lendemain. Visite du chirurgien qui nous explique l’intervention: Opération en externe pour remettre l’humérus, pose de 2 broches pour le maintenir, pose du plâtre définitif lundi puis contrôle dans 4 semaines pour – on l’espère – déplâtrer et retirer les broches en ambulatoire.
La suite… Achat de quelques tshirt en 8 ans en anticipation du plâtre définitif. Cette fois ci, le froid est là, elle ne pourra pas mettre que des manches courtes.
Lundi retour à Necker pour le plâtre définitif. Le chirurgien nous avait prévenu mais on ne s’attendait pas à ça… Il faut immobiliser le coude, il lui plâtre l’épaule et tout le buste…une véritable armure.
Impossible de l’habiller… je découds une manche dans l’espoir que ça passe… impossible non plus! Maman va devoir faire de la couture!
En nocturne lundi, je fais un prototype: 1 seule manche en 4 ans, corps en 8 ans en largeur et des pressions sur le côté (réalisé à partir d’un patron d’ottobre)
Validation du proto. Achat de tissu rose et de flex et couture en série … il y a certainement un concept de vêtement plâtre-compatible à lancer pour les plus motivées. Pour ma part je me contenterai de donner mes T-shirts à l’hôpital quand tout sera derrière nous.
Alice fait le robot:
il faudrait aussi que je lui fasse un sweat et on sera paré pour retourner à l’ecole…
Alice a eu du mal à accepter la situation, mais elle a repris le dessus. Elle va bien et s’habitue à son armure. Son caractère de canaille refait surface… et quelque part c’est bon signe.
A toute fin utile puisque depuis 10 jours, j’ai eu le droit à la question un très grand nombre de fois. Non Alice n’a pas la maladie des os de verre, non elle n’a pas de carence en produits laitiers. Oui j’ai posé la question à l’hôpital et la réponse est sans appel: UN ENFANT C’EST FRAGILE ET QUAND IL TOMBE IL SE CASSE !
Alice est tombé du dos de son frère le 30 août et s’est cassée le bras droit. Elle est tombée de vélo le 19 octobre et s’est cassée le bras gauche. Fracture très importante car elle a avant tout voulu protéger son bras fragilisé.
Même si j’ai eu du mal à l’accepter, c’est juste pas de chance. Son handicap est temporaire et je mesure d’autant plus la chance d’avoir des enfants en bonne santé.
Je profite de mes cousettes d’urgence pour participer à l’opération « Octobre rose »
Je fais partie des nombreuses femmes qui ont montré leurs seins au mois d’octobre. Mes antécédents familiaux sont mauvais mais pour le moment mes résultats sont bons. A contrôler l’année prochaine…
A très vite
Leslie